60 ans de psychiatrie communautaire
LA PSYCHIATRIE HORS LES MURS A SOIXANTE ANS
La psychiatrie a traité ses malades dans des hôpitaux spécialisés qui, à l’origine, étaient établis hors des villes puisqu’ils étaient, à la base, d’anciennes léproseries.
A Bruxelles, déjà en 1962, le Dr. Jean Vermeylen a créé, en association avec le Dr. Decroly, médecin scolaire d’Anderlecht et le soutien de Mr. Joseph Bracops, Bourgmestre de la Commune, le Centre de Santé qui préfigure les Services de Santé Mentale qui, maintenant, s’offrent à l’usage de tous les citoyens de notre pays.
En 1963, les précités créent une Association sans but lucratif, « L’Equipe » avec l’idéal de désaliéner la maladie mentale en lui permettant une offre de soins « hors les murs » des institutions hospitalières.
La philosophie de base envisageait de développer de la « post-cure », c’est-à-dire des mesures intermédiaires entre la sortie de l’hôpital et le retour à domicile, soit par des consultations ambulatoires, des prises en charge in situ, comme le Centre de santé l’a réalisé, soit un hébergement transitoire. C’est ainsi qu’est né « Le Foyer », la première structure d’une série de créations qui se sont établies en fonction des besoins que requièrent les malades et leurs difficultés de réinsertion.
L’Association est devenue un Centre de Réadaptation Sociale qui a été reconnu et subsidié par la Sécurité Sociale. Elle s’est progressivement développée. A côté du Foyer avec trente résidents, elle a ouvert des services de jour, le Centre de réadaptation et d’intégration au travail (le CRIT), puis le Centre original de l’expression (le CODE), branché sur l’art-thérapie, suivi d’un centre thérapeutique de jour (actuellement Imago), des structures dévolues aux problèmes psychologiques avec des addictions (La Pièce) et (BABEL), situés à Saint-Gilles, un service pour adolescents (Centre Ados), des habitations supervisées (Prélude) et même un Club d’anciens usagers devenus autonomes.
Institution de soins subsidiée, successivement par l’INAMI, la COCOF, la COCOM et le SPF Fédéral santé publique, elle emploie des équipes multidisciplinaires, dont psychiatres, psychologues, infirmiers (ières), ergothérapeutes, éducateurs, etc… forment la trame de ce que l’on nomme « sociothérapie ».
C’est le groupe constitué de ces intervenants avec les patients qui soigne, par la vie en communauté, avec ses règles, dans un cadre thérapeutique auquel adhèrent soignants et patients. Les activités diverses animées par les soignants, y compris avec des collaborateurs artisans et artistes, sont le médiateur qui permet l’engagement et l’expression de ceux pour qui la verbalisation sera, peut-être, l’aboutissement thérapeutique. Mais, comme aux Jeux Olympiques, l’essentiel est de participer.
Deux développements sur la Commune d’Anderlecht se sont ajoutés : une ouverture informelle de jour appelée le Centre JV (comme Jean Vermeylen) et Movéo qui répond aux appels des citoyens et des quartiers qui demandent des interventions psycho-sociales à domicile.
Les autorités qui nous soutiennent célèbreront, avec le Conseil d’Administration et avec ceux qui poursuivent la tâche du Dr. Vermeylen, ce 13 septembre, en l’Hôtel Communal d’Anderlecht, l’anniversaire d’une structure pilote qui a fait de nombreux adeptes dans toute la Belgique.
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