La fonction ovarienne est-elle altérée chez les patientes séropositives pour le VIH ? Une étude pilote au Burkina Faso (accès libre)Retour
FR
La fonction ovarienne est-elle altérée chez les patientes séropositives pour le VIH ? Une étude pilote au Burkina Faso (accès libre)
De nombreuses études publiées ces dix dernières années ont mis en évidence une diminution de la fertilité parmi les femmes séropositives. Notre étude a pour but de déterminer si cette diminution est liée à une atteinte de la fonction ovarienne. Pour ce faire, nous utiliserons l’hormone anti-müllérienne (AMH) comme principal marqueur de cette fonction. Dans cette étude pilote, 54 femmes séropositives pour le VIH et 39 femmes séronégatives ont été comparées en ce qui concerne leur fonction ovarienne, leur fécondité et une possible défaillance ovarienne. Un prélèvement sanguin a été réalisé pour permettre des dosages hormonaux, la réalisation d’une sérologie pour le VIH et en cas de positivité, le dosage du taux de CD4 et de la charge virale. Des informations sur leurs caractéristiques démographiques, leur histoire obstétricale, leurs antécédents infectieux et les caractéristiques de leurs menstruations ont été recueillies au cours d’un entretien. Cette étude a été menée au Burkina Faso en janvier et février 2008. Après ajustement pour l’âge, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les deux groupes en ce qui concerne les taux d’AMH. Cependant, dans notre étude, 5,5 % des femmes séropositives pour le VIH présentaient une ménopause précoce, ce qui est significativement supérieur au taux retrouvé dans la population africaine qui est de 1,4 %. En conclusion, cette étude relativise l’importance de l’impact du VIH sur la fonction ovarienne ; cependant le taux élevé de ménopause précoce semble suggérer une atteinte de cette fonction par le virus ou le traitement. Rev Med Brux 2013 ; 34 : 397-404
EN
Is ovarian function impaired in HIV patients ? A clinical pilot study in Burkina Faso (free access)
A lot of studies published on the ten last years showed a decrease of fertility among HIV positive women. The present research aims to see if this decrease is linked to an ovarian failure, using AMH as principal marker of ovarian function. In this pilot study, 54 HIV-positive and 39 HIVnegative women were compared on the basis of their ovarian function, fecundity and possible ovarian failure. A blood sample was taken for hormonal titrations, HIV seropositivity, viral load and CD4 T cell count. An interview explored demographic characteristics, obstetrical and infectious history, and menstrual characteristics. This study was performed in Burkina Faso between January and February 2008. There is no significant difference after adjusting for age of AMH level between the two groups. However, in our study, 5,5 % of HIV positive women had a premature menopause, which is a significant variation from the premature menopause rates of the African population, which is 1,4 %. In conclusion, this study put the HIV impact on ovarian function into perspective but the high premature menopause rates could suggest an ovarian attack by the virus or the treatment. Rev Med Brux 2013 ; 34 : 397-404