Que connaît-on vraiment en psychiatrie ? Les grandes dichotomies : « inné-acquis »
Série psychiatrie
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Que connaît-on vraiment en psychiatrie ? Les grandes dichotomies : « inné-acquis »
La notion d’héritabilité des maladies mentales est connue depuis au moins deux siècles. Elle a cependant profondément évolué au fil des progrès du décryptage du génome. La nonréplicabilité des résultats était la règle jusqu’à récemment, mais les progrès dans le séquençage et la constitution de gigantesques bio-banques, regroupant des donnés sur les génomes de centaines de milliers de patients, ont changé la donne. L’image qui en résulte est d’une grande complexité : les facteurs de risque des maladies mentales sont très souvent polygéniques et non spécifiques, l’addition d’effets faibles de multiples variants. Les interactions gènes-environnements suggèrent que les mêmes variants puissent aboutir à des résultats totalement différents en fonction des environnements dans lesquels ils s’expriment. L’épigénétique, les modifications de l’expression des gènes en fonction de l’environnement complique encore le tableau, brouillant totalement les distinctions dichotomiques sur l’influence de l’inné ou de l’acquis.
Finalement l’utilisation des données génétiques issues des méga biobanques, croisées avec d’autres banques de données, offrira des possibilités de prévention voire de traitements, mais posera dans le même temps des défis éthiques considérables.
EN
What do we really know in psychiatry? The great dichotomies: «nature-surnature»
Heritability of mental disorders is evoked since at least two centuries. Concepts have however tremendously changed with the advances of genomics. Genetics results were not replicated until recently, but progress in the sequencing procedures and the constitution of very big biobanks, including data from genomes of hundreds of thousands of patients begun to yield reproducible results. It gives a global image of immense complexity: risk factors for mental disorders are very often polygenic, the addition of small effects from multiple variants, and are not specific. Gene- Environment interactions suggest that the same variants are responsible for very different outcomes, depending on the environment they are expressed in. Epigenetics, the modification of gene expression with specific environments changes further the way we may understand risks for mental disorders.
Finally, the use of genetic data, coming from mega biobanks, and the cross-analyses of behavioral and medical data, will offer prevention tools or even treatments, but will also raise big ethical issues.