Incapacité de travail de longue durée pour troubles de santé mentale : entre la clinique et l’administratif, réflexions pour les généralistesRetour
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Incapacité de travail de longue durée pour troubles de santé mentale : entre la clinique et l’administratif, réflexions pour les généralistes
Contexte : Entre 2016 et 2021, l’Institut national d’Assurance Maladie-Invalidité révèle un accroissement de 46 % des incapacités de travail de plus d’un an. En 2021, près de 37 % des patients en statut d’invalidité l’étaient pour un trouble de santé mentale et dans deux tiers de ces cas, le diagnostic de burn-out ou de dépression était posé. Le Service public fédéral Emploi, pour endiguer le coût social et financier que cette situation génère, a mis en place un trajet de réinsertion pour les personnes en incapacité de longue durée, mais également des outils de prévention et de détection précoce de burn-out.
Objectif : Le but de cet article est d’évaluer si les procédures mises en place sont efficaces pour la prévention des risques psychosociaux au travail et pour aider nos patients atteints de trouble de santé mentale à se réinsérer plus rapidement au niveau professionnel. D’autre part nous proposons certaines recommandations pour le suivi des patients concernés en médecine générale
Méthodologie : Revue rapide de la littérature (rapid review).
Résultats : Les trajets de réinsertion sont surtout conçus pour que la personne en incapacité retourne chez le même employeur. Ils ne sont pas adaptés pour les personnes atteintes de troubles de santé mentale ; ces dernières ont deux fois plus de chance de reprendre le travail chez un nouvel employeur. Les trajets de réinsertion ont tendance à retarder la rupture de contrat pour force majeure, ce qui est souvent une opportunité pour ces patients de retrouver du travail.
La prévention primaire de ces situations doit s’inscrire au niveau sociétal et managérial. Le généraliste se doit d’écouter, reconnaître, protéger et accompagner le patient mais aussi d’évaluer la gravité des symptômes et en tenir compte pour la durée de l’incapacité et les modalités de la reprise du travail. La prise en charge sera pluridisciplinaire.
EN
Long-term incapacity for work due to mental health problems: between the clinical and the administrative, thoughts for general practitioners
Context: Between 2016 and 2021, the National Institute for Health and Disability Insurance (Institut national d’Assurance Maladie-Invalidité) reveals a 46% increase in work incapacity lasting more than a year. In 2021, almost 37% of patients on disability status were due to a mental health disorder, and in two-thirds of these cases, the diagnosis was burnout or depression. In an attempt to stem the social and financial cost of this situation, the Federal Public Employment Service has introduced a new reintegration pathway for people on long-term disability, as well as tools for the prevention and early detection of burnout.
Objective: The aim of this article is to assess whether the procedures put in place by the federal government are effective in preventing psychosocial risks in the workplace, and in helping our patients suffering from burnout or other mental health disorders to reintegrate more rapidly into the workplace.
Methodology: Rapid review of the literature
Results: Reintegration routes are mainly designed to return the disabled person to the same employer. They are not adapted for people with mental health problems. The latter are twice as likely to return to work with a new employer. Rehabilitation schemes tend to delay the breach of contract due to “force majeure”, which is often an opportunity for these patients to return to work. Primary prevention of these situations needs to be addressed at both societal and managerial levels. General practitioners have a duty to listen, recognize, protect and support patients, but also to assess the severity of their symptoms and take this into account when determining the duration of their incapacity and how they can return to work. Management will be multidisciplinary.