Le dépistage du cancer du poumon : état des lieux en Belgique en 2024
Série pneumologie
INAMI: 1.50CP
Retour
FR
Le dépistage du cancer du poumon : état des lieux en Belgique en 2024
En Belgique, le cancer broncho-pulmonaire est le 2e cancer le plus courant, avec en 2021, 5.675 nouveaux cas chez les hommes et 3.517 chez les femmes, un taux de survie à 5 ans de 23,6 % chez les hommes et 32,1 % chez les femmes. Souvent asymptomatique aux stades précoces, il est généralement diagnostiqué tardivement, avec une survie à 5 ans inférieure à 10 %. La meilleure prévention est l’arrêt du tabac. Une amélioration du pronostic peut être espérée par un diagnostic à un stade précoce, ce qui peut être envisagé grâce à un dépistage ciblé chez les fumeurs. Plus de 10 études randomisées contrôlées ont évalué le rôle du scanner thoracique à faible dose (LDCT) comme moyen de dépistage. Les deux plus larges études, NLST et NELSON, montrent une diminution de la mortalité liée au cancer pulmonaire dans le bras dépisté. Cependant, ces études sont très hétérogènes en termes d’inclusion et de fréquence du dépistage. De nombreux défis compliquent l’implémentation d’un programme de dépistage en Belgique dont principalement les résultats faux-positifs. Des stratégies ont été proposées, visant à améliorer le rendement diagnostique par une meilleure sélection des participants. La seconde limitation à prendre en compte est le coût du dépistage, et plus précisément le rapport coût/efficacité, dont une analyse a récemment été effectuée par le KCE. Les autres problématiques existantes sont entre autres l’adhésion au programme, l’inclusion de participants de populations difficiles d’accès et l’impact psychologique du dépistage. Cet article permet de mettre en lumière les différentes problématiques et obstacles à l’organisation d’un dépistage du cancer pulmonaire en Belgique. Il ouvre aussi des pistes de réflexion autour de ce sujet si important, dont l’implémentation pourrait permettre de diminuer la mortalité liée au cancer pulmonaire.
EN
Lung cancer screening: the state of play in Belgium in 2024
In Belgium, bronchopulmonary cancer is the second most common cancer in 2021, with 5,675 new cases in men and 3,517 in women, and a 5-year survival rate of 23.6% in men and 32.1% among women. Often asymptomatic at the early stage, it is diagnosed late with a 5-year survival of less than 10% in the metastatic stage. The best prevention is to stop smoking. An improvement in the prognosis can be hoped in case of a diagnosis at an early stage, which can be considered by targeted screening among smokers. More than 10 randomized controlled studies have evaluated the role of low-dose chest CT (LDCT) as a screening tool. The two largest studies, NLST and NELSON, showed a reduction in lung cancer specific mortality in the screened arm. However, these studies are very heterogeneous, mainly in terms of inclusion criteria and screening intervals. Many challenges complicate the implementation of a screening program in Belgium, the main one being false positives results. Strategies aimed at improving performance through better selection of participants have been proposed. The second limitation is the cost of screening and more precisely the cost/effectiveness ratio, an analysis of which was recently carried out by the KCE. Other existing issues include adherence to the program, inclusion of participants from difficult-to-access populations and the psychological impact of screening. This article highlights the different issues and obstacles to implement lung cancer screening in Belgium. It also provides avenues for reflection on this very important subject, the implementation of which could help reducing lung cancer mortality.