La communication avec les familles des patients : les limites du secret médical ?

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    Titre

    La communication avec les familles des patients : les limites du secret médical ?

    Résumé

    Le secret professionnel prend ses racines dans une île grecque, patrie d’Hippocrate. L’école de Kos prônait le silence sur ce que le médecin pouvait apprendre lors de ses visites. En 1868, le Code Pénal sanctionne les confidents par profession ou état s’ils révèlent les secrets qu’on leur a confiés. Le Code de déontologie étend le secret professionnel à tout ce que le médecin a vu, connu, appris, constaté, découvert ou surpris dans l’exercice de sa profession. Le secret d’ordre public, relatif, apparaît comme un outil qui permet la préservation de valeurs : permettre l’accès aux soins de santé sans crainte de divulgation. Ceci conduit à de possibles conflits de valeurs, conflit entre deux devoirs, une valeur ne pouvant être protégée qu’au détriment de l’autre. Les droits de la famille sont spécifiés dans la loi sur les droits du patient : consultation indirecte du dossier après le décès, représentation du patient qui n’est pas en mesure d’exercer ses droits lui-même. Le silence reste néanmoins la règle. Les soins que nécessite une maladie contraignent généralement le médecin à faire à l’entourage du patient certaines révélations sur l’état du malade. Il n’y aura généralement pas de suite si l’affection est bénigne. Cependant dans certaines situations sensibles (HIV, alcool et divorce), le médecin gardera à l’esprit que le patient peut s’opposer à toute révélation. Une bonne compréhension des bases du secret professionnel, l’information du patient, les qualités humaines du médecin pourront faire évoluer des situations jusque-là bloquées. Le patient reste le centre d’intérêt du médecin. Rev Med Brux 2006 ; 27 : S 396-400

    Title

    Professional confidentiality and the family

    Abstract

    The roots of “ doctor-patient privilege ” or professional confidentiality go back to the Greek island of Cos – Hippocrates’ birthplace. The Cos school advocated silence about what the doctor might learn during his visits. In 1868 the Napoleonic Criminal Code sanctioned those who divulged secrets that were entrusted to them by virtue of their profession or estate. The [Belgian medical association’s] Code of Professional Ethics extends the bounds of professional confidentiality to include everything that the doctor sees, has knowledge of, learns of, ascertains, discovers, or surprises. Confidentiality as a matter of public policy is relative. It is a tool for the preservation of values, allowing access to health care without fear of divulgation. This leads to possible conflicts of values, conflicts between two duties involving a value that can be protected only to the detriment of another value. The family’s rights are specified in Belgium’s law on patient’s rights, to wit : indirect consultation of the medical file after an individual’s death and representation of a patient who is not able to exercise her/his rights her/himself. Silence is nevertheless the rule. The care that an illness calls for generally forces the doctor to make certain disclosures to the patient’s family about the state of the illness. This usually goes no farther if the ailment is benign. However, in some sensitive situations (HIV, alcoholism, and divorce), the doctor must bear in mind that the patient may oppose the disclosure of any and all information. A good understanding of the foundations of professional confidentiality, informing the patient, and the doctor’s own human qualities should make it possible to get hitherto stalled situations to move forward. The patient remains the doctor’s primary focus. Rev Med Brux 2006 ; 27 : S 396-400

    Chapitre
    ETHIQUE ET ECONOMIE : La communication médecin généraliste / patient
    Type d'article
    Ethique
    Mots clés
    professional confidentiality
    patient’s family
    continuity of the care
    consequitive conflict
    Auteur(s)
    P. Louvrier
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