Approche diagnostique d’une gammapathie monoclonale à IgM et intérêt clinique de la recherche de la mutation L265P du gène MYD88

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    Titre

    Approche diagnostique d’une gammapathie monoclonale à IgM et intérêt clinique de la recherche de la mutation L265P du gène MYD88

    Résumé

    Introduction : Une gammapathie monoclonale à IgM évoque généralement le diagnostic de maladie de Waldenström. D’autres syndromes lymphoprolifératifs B doivent être exclus mais les " frontières " entre les différentes entités sont parfois mal définies. La découverte de la mutation L265P du gène MYD88 a potentiellement simplifié cette situation. Population et méthodes : 383 patients de l’Institut Jules Bordet présentant un taux d’IgM supérieur à 2 g/L ont été étudiés. 49 d’entre eux présentaient un pic monoclonal pour lesquels nous avons réalisé l’analyse de la pathologie sous-jacente en terme de caractéristiques générales, cliniques et biologiques et avons identifié si une recherche de mutation MYD88 avait été réalisée. La survie globale a également été étudiée. Résultats : 5 groupes histologiques ont été identifiés : maladie de Waldenström (MW, N = 27), lymphome lymphoplasmocytaire (LLP, N = 10), lymphomes de la zone marginale (LMZ ; tous types confondus, N = 7), gammapathie monoclonale de signification indéterminée et myélome multiple (MGUS/MM, N = 5). Le groupe MW a été comparé aux autres groupes. En terme de caractéristiques biologiques, c’est le taux d’IgM au diagnostic qui est statistiquement plus élevé dans le groupe MW avec un taux médian de 19,5 g/L (2,3-101 g/L) (p-valeur = 0,001). Concernant les caractéristiques cliniques, une splénomégalie est plus souvent présente dans le groupe LMZ (p-valeur = 0,04). La mutation L265P du gène MYD88 est retrouvée chez 77 % des patients du groupe MW, 60 % des patients du groupe LLP et 67 % des patients du groupe LMZ (p-valeur = 0,38). La survie globale des 49 patients est de 85 % à 10 ans (IC 95 %, 67 % à 94 %) et de 65 % à 15 ans (IC 95 %, 41 % à 81 %). Conclusion : Un pic d’IgM monoclonal évoque généralement une MW, mais il faut toujours exclure d’autres syndromes lymphoprolifératifs B. Alors que la mutation L265P du gène MYD88 est fortement exprimée chez les patients porteurs d’un LLP/MW, elle n’en est pas pour autant spécifique. Un diagnostic précis nécessite aujourd’hui d’intégrer les données cliniques, histologiques, immunophénotypiques et génétiques.

    Title

    Diagnostic approach of an IgM monoclonal gammopathy and clinical importance of gene MYD88 L265P mutation

    Abstract

    Introduction : An IgM monoclonal gammopathy points to a diagnosis of Waldenstrom’s Macroglobulinemia. Other B lymphoproliferatives disorders should be ruled out but the limits are sometimes difficult to define. The discovery of the L265P mutation of the MYD88 gene simplified potentially the situation. Population and methods : 383 patients of the Jules Bordet Institute with an IgM level above 2 g/L were reviewed. For the 49 who had a monoclonal peak, we analysed the underlying pathology in termes of general, clinical and biological characteristics. We checked if the MYD88 mutation had been detected. The overall survival rate was studied. Results : 5 histological groups were identified: Waldenstrom’s Macroglobulinemia (MW, N = 27), lymphoplasmacytic lymphoma (LLP, N = 10), marginal zone lymphoma (LMZ, N = 7), monoclonal gammopathy of unknown significance and multiple myeloma (MGUS/MM, N = 5). The MW group was compared to the other groups. Regarding biological characteristics, the IgM level upon diagnosis was statistically higher in the MW group with a median level at 19.5 g/L (2.3-101 g/L) (p-value = 0,0001). Concerning the clinical characteristics, a splenomegaly was more frequent in the LMZ group (p-value = 0,04). The L265P mutation of the MYD88 gene was found in 77 % of patients in the MW group, 60 % of patients in the LLP group and 67 % in the LMZ group (p-value = 0,38). For the 49 patients, the 10-yearoverall survival was 85 % (CI 95 %, 67 % to 94 %) and the 15-year-overall survival was 65 % (CI 95 %, 41 % to 81 %). Conclusion : A monoclonal IgM peak suggests a MW but other B lymphoproliferatives disorders should be excluded. Even if the L265P mutation is frequent in the LLP/MW, it is not specific. A precise diagnosis requires collating clinical, histological, immunophenotypical and genetical data.

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    Article original
    Type d'article
    Article original
    DOI
    10.30637/2018.17-090
    Mots clés
    IgM monoclonal gammopathy
    MYD88 mutation
    Waldenström’s macroglobulinemia
    differential diagnosis
    Année
    2018
    Auteur(s)
    N. Cilla, M. Vercruyssen, L. Ameye, M. Paesmans, A. de Wind, P. Heimann, N. Meuleman et D. Bron
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