Cannabis : Les scientifiques sont d’accord plus qu’ils ne l’admettentRetour
FR
Cannabis : Les scientifiques sont d’accord plus qu’ils ne l’admettent
Le cannabis connaît un succès croissant, dans la population et dans les débats entre experts. L’article décrit le consensus scientifique qui se dégage sur les effets de cette drogue. Les effets psychotropes du cannabis, attribués aux cannabinoïdes que contient sa résine, actifs sur des récepteurs spécifiques, comportent généralement un sentiment d’euphorie et de légère désinhibition, ainsi qu’une distorsion de certaines perceptions sensorielles. La sédation, la stimulation de l’appétit et l’anxiolyse sont également recherchées par certains malades. D’autres en attendent une expérience plus intense, avec altération de l’état de conscience. La consommation de masse du cannabis se stabilise à un taux de 22 % des jeunes de 18 ans qui déclarent en avoir consommé au moins une fois au cours du dernier mois ; cette proportion chute à l’insertion dans la vie adulte. Les effets secondaires aigus et chroniques, la toxicité de la fumée du cannabis sont décrits, ainsi que le lien problématique entre la consommation de cannabis et le déclenchement d’une psychose. La dangerosité et les effets toxiques attribués à la consommation de cannabis sont exposés en suivant le découpage en trois axes indépendants : développement d’une dépendance, conséquences somatiques néfastes (y compris les perturbations cognitives, et leurs conséquences pour la conduite automobile), dangerosité psychosociale. La théorie de l’escalade est critiquée. Les auteurs concluent en mettant en doute les fondements scientifiques de la pénalisation de la consommation de cannabis, pour recommander la dédiabolisation de ce produit. Les poursuites pénales prévues en Belgique font l’objet d’une synthèse. Rev Med Brux 2004 ; 25 : 87-92
EN
Cannabis : Experts agree more than they admit
Cannabis is evermore present in society, whether within the general public or as a subject for scientific debate. Mass consumption of cannabis, for example, is stabilising around 22 percent of 18-year old who admit to having used it at least once during the previous month ; however, this consumption rate falls off as they enter later adulthood. This article describes the emerging scientific consensus about the effects of this drug. The psychotropic effects of cannabis -the result of cannabinoids contained in its resin that activate specific receptors- include general euphoria, a mild release from inhibitions and, in certain cases, some distortion of sensory perception. Some patients also experience drowsiness, a stimulated appetite and anxiolysis, while others anticipate a more intense experience such as an altered state of consciousness. The toxicity of smoked cannabis and its acute, chronic secondary effects are described, as well as the problematic relationship between cannabis consumption and psychosis. The damages and toxic effects attributed to such consumption are presented via three, related themes : the growth of dependency, negative somatic consequences (including cognitive impairment and its consequences for driving an automobile, and damaging psychosocial effects. “ Escalation theory ” is criticized. In their conclusion, the authors cast doubt on the scientific grounds for penalisation of cannabis consumption, and recommend a “ de-demonisation ” of the drug. An analysis and discussion of the current penalties applied in Belgium are presented. Rev Med Brux 2004 ; 25 : 87-92