Déficit en décarboxylase des acides aminés L-aromatiques (AADCd) : à propos d’un cas à deux ans post-thérapie génique (TG)Retour
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Déficit en décarboxylase des acides aminés L-aromatiques (AADCd) : à propos d’un cas à deux ans post-thérapie génique (TG)
Le déficit enzymatique en décarboxylase des acides aminés L-aromatiques (AADCd) bloque la conversion de 3,4-dihydroxyphénylalanine (L-DOPA) en dopamine et de 5-hydroxytryptophane (5-HTP) en sérotonine.
C’est une maladie autosomique récessive rare avec un peu plus de 135 cas rapportés dans le monde depuis 1990. L’AADCd conduit souvent à un handicap sévère, secondaire au déficit en neurotransmetteurs, pouvant engager le pronostic vital.
Nous rapportons le cas d’un garçon diagnostiqué à l’âge de six mois, avec un tableau clinique classique (crises oculogyres, hypotonie, retard de développement et symptômes neurovégétatifs). Le dosage des neurotransmetteurs dans le liquide céphalo-rachidien et la mesure de l’activité enzymatique dans le sérum ont confirmé le diagnostic. L’analyse moléculaire a permis d’objectiver la mutation du gène dopa décarboxylase (DDC). Notre patient a été traité par différentes approches pharmacologiques, visant à limiter la dégradation de la dopamine, avec un bénéfice très limité.
À 16 ans, malgré une évolution neurologique déjà sévère, il a bénéficié d’un protocole de thérapie génique (TG) utilisant un vecteur adénoviral AAV2-hAADC, délivré par voie neurochirurgicale stéréotaxique dans la substantia nigra et l’aire tegmentale ventrale du mésencéphale. La TG a permis une évolution favorable avec une progression modeste mais réelle concernant la qualité de vie, notamment avec le maintien et le contrôle de la tête, l’acquisition de gestes volontaires, la résolution des crises oculogyres et la diminution des mouvements anormaux.
Afin d’évaluer le bénéfice clinique de cette TG, les études se poursuivent actuellement, incluant des patients d’âges et de présentations cliniques différents. Les résultats préliminaires semblent prometteurs, surtout si la TG est réalisée dès le plus jeune âge. Cela montre l’intérêt à sensibiliser les professionnels aux signes cliniques évocateurs, à améliorer les tests diagnostiques et ainsi espérer un traitement innovant rapide afin de permettre une évolution la plus optimale possible.
EN
Aromatic L-amino acid decarboxylase deficiency (AADCd): about a case at two years post-gene therapy (GT)
Aromatic L-amino Acid Decarboxylase (AADCd) enzyme deficiency blocks conversion of L-dopa into dopamine and 5-HTP into serotonin. It is a rare autosomal recessive disease, with just over 135 cases reported worldwide. AADCd o_en leads to severe handicap, with sometime vital implication, secondary to neurotransmitters deficiency.
We report the case of a boy diagnosed at six months of age, with a classical clinical picture (oculogyric seizures, hypotonia, developmental delay and neurovegetative symptoms). Confirmation of the diagnosis required the measuring of neurotransmitters in the cerebrospinal fluid and enzymatic activity in the serum. Genetic molecular analysis shows dopa decarboxylase (DDC) gene mutation. The patient was treated by different pharmacological approaches, aiming at limiting the degradation of dopamine, with very limited benefit.
At the age of 16, despite a severe neurological evolution, the patient received a novel gene therapy protocol using AAV2-hAADC viral vector, delivered by stereotactic neurosurgical injection directly in the midbrain. TG allowed a favorable outcome with modest but real improvement in terms of quality of life, head maintenance
and control, acquisition of voluntary gestures, resolution of oculogyric crisis, and clear reduction of abnormal movements. Studies are still ongoing, with different ages patients and clinical presentations, to confirm clinical benefit of TG. Preliminary results seem promising, especially if TG is performed at an early age. This suggests the important clinical awareness needed to improve diagnostic testing allowing innovative therapies and optimal benefit.