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Dépression résistante au traitement : actualité et perspective en 2017
3 à 17 % de la population adulte souffre d’un épisode dépressif majeur (EDM). Parmi ceux-ci, 15 à 30 % présenteront une dépression résistante au traitement (DRT). Malgré l’absence de consensus international sur une définition de la DRT, la définition la plus fréquemment utilisée est " l’EDM est caractérisé par l’absence d’effet acceptable après deux traitements médicamenteux antidépresseurs de classes différentes prescrits à dose et durée adéquates ". La dose adéquate est reconnue comme la dose maximale autorisée par les recommandations officielles ; tandis que la durée adéquate, basée sur un ensemble d’études pharmacologiques contrôlées et randomisées, varie souvent autour de 6 semaines. Le diagnostic de DRT peut être posé après avoir exclu toutes causes de pseudorésistance : soit une mauvaise compliance au traitement, soit la présence d’un autre diagnostic différentiel psychiatrique ou somatique. Tout comme dans l’EDM, des perturbations moléculaires, neuro-anatomiques et métaboliques sont également en cause dans la DRT. Une diminution de la plasticité cérébrale provoquée par une diminution du facteur de croissance Brain-Derived Neurotrophic Factor (BDNF) est également rapportée. Plusieurs auteurs décrivent une atrophie cérébrale plus importante et un plus grand dysfonctionnement des systèmes dopamino-glutaminergiques chez les patients souffrant de DRT. Le traitement des DRT est essentiellement basé sur les techniques de neurostimulation. L’électroconvulsivothérapie (ECT) avec relais vers un antidépresseur tricyclique et/ou le lithium reste le plus efficace. La stimulation cérébrale profonde et la stimulation du nerf vague présentent également des taux de rémission élevés mais restent des techniques invasives. La stimulation magnétique trans-crânienne répétitive apporte également de bons résultats en cas de DRT. Toutefois son efficacité reste inférieure à celle de ECT. Le but de cet article est double : aider le clinicien à comprendre la complexité de la DRT, et offrir une revue détaillée des différents traitements, pharmacologiques ou non, pouvant y faire face.
EN
Treatment resistant depression : actuality and perspectives in 2017
Major depressive disorder (MDD) affects 3 to 17 % of adults. 15 to 30 % of patients with MDD suffer from treatment resistant depression (TRD). No international consensus defines TRD. The most common definition is " MDD that is not enough improved after two successive and different classes of antidepressant treatments in appropriate dose and duration ". The appropriate dose corresponds to maximal dose accepted by scientific reports and clinical recommendations, while the appropriate duration is around 6 weeks. TRD is diagnosed after excluding a pseudoresistant depression, that is related to weak compliance or to somatic and psychiatric differential diagnosis. As well as in MDD, molecular, neuro-anatomical and metabolic disturbances are involved in TRD. A decreased cerebral plasticity induced by low level of Brain-Derived Neurotrophic Factor (BDNF) is also reported. Several authors describe that the cerebral atrophy and the dopaminoglutaminergic system disturbances are more severe in TRD than in MDD. In contrast to MDD treatment, TRD treatment is most often physical treatment. Electroconvulsive therapy (ECT) followed by a tricyclic antidepressant and/or lithium is the most effective treatment. Deep brain stimulation and vagal nerve stimulation reach also a high rate of remission but they are both very invasive technique. Repetitive transcranial magnetic stimulation in TRD seems to be effective in TRD but lower than ECT. There are two majors purposes for this review. First it may help the clinician to understand the TRD’s complexity and also it details the kind of treatment useful to care it.