Euthanasie : la loi, quelques notions essentielles, la question du suicide assisté

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    Titre

    Euthanasie : la loi, quelques notions essentielles, la question du suicide assisté

    Résumé

    La loi belge du 28 mai 2002 relative à l’euthanasie la définit comme “ l’acte pratiqué par un tiers qui met intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ”. Le médecin qui se conforme aux conditions et procédures prévues par la loi ne commet pas d’infraction. La demande volontaire, réfléchie et réitérée doit émaner d’un patient adulte qui fait état d’une souffrance physique ou psychique insupportable résultant d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. Un deuxième médecin doit être consulté et, en cas de décès non prévisible à brève échéance, un autre médecin consultant - psychiatre ou spécialiste de la pathologie concernée - doit intervenir. En ce cas, un délai d’au moins un mois doit être respecté entre la demande et l’acte. Le médecin qui pratique une euthanasie doit adresser la déclaration à la Commission fédérale de Contrôle et d’Evaluation composée de 16 membres : 8 médecins, 4 juristes, 4 membres issus des milieux concernés par la problématique de patients atteints de maladie incurable. Cette commission est également chargée d’établir un rapport statistique et d’évaluation destiné au Parlement, tous les deux ans. Le testament de vie appelé “ déclaration anticipée ” reçoit un statut légal mais se limite au cas de l’inconscience irréversible du patient. Cette loi de dépénalisation de l’euthanasie reconnaît le droit à l’autonomie du patient et la liberté de conscience pour chacun. La loi se réfère au seul concept d’euthanasie mais ne précise pas la technique à suivre. Le suicide assisté est possible légalement si telle est la volonté du patient et si son état le lui permet. Rev Med Brux 2008 ; 29 : 423-8

    Title

    Euthanasia : the law, a few notions and the question of assisted suicide

    Abstract

    Conforming to the Belgian Law on Euthanasia of 28 May 2002, the definition of euthanasia is “ an act practised by a third party intentionally, ending the life of a person at that person’s request ”. Doctors who practise euthanasia commit no offence if they follow the prescribed conditions and procedures. The voluntary, well considered request for euthanasia must be initiated by an adult patient, complaining of unbearable physical or mental suffering caused by a serious and incurable medical condition, whether accidental or pathological. Consultation with a second doctor is required. If the death is not to be expected within a short period of time - in other words, for not terminally-ill patients -, the intervention of a third doctor is required, either a psychiatrist or a specialist of the patient’s pathology. In that case, a delay of at least one month between the request and the euthanasia has to be respected. The doctor must declare the act of euthanasia to a Federal Commission composed of 8 doctors, 4 lawyers and 4 persons familiar with the problems of patients suffering from an incurable disease. This Commission has also to produce every other year a statistical and evaluation report for Parliament. The living will, called “ advance declaration ”, is officially recognized but strictly limited to the state of irreversible unconsciousness of the patient. This law on the de-criminalization of euthanasia recognizes the right of personal autonomy for the patient and the principle of freedom of conscience for everyone. The law refers explicitly to the concept of euthanasia but does not specify the method to be used by the doctor. If it is the wish of the patient, and if the physical condition of the patient allows this solution, “ assisted suicide ” is permitted. Rev Med Brux 2008 ; 29 : 423-8

    Chapitre
    ETHIQUE ET ECONOMIE
    Type d'article
    Ethique
    Mots clés
    euthanasia
    assisted suicide
    advance declaration
    personal autonomy
    Auteur(s)
    J. Herremans
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