Hépatite aiguë sévère d’origine indéterminée chez une quinquagénaireRetour
FR
Hépatite aiguë sévère d’origine indéterminée chez une quinquagénaire
Une patiente de 57 ans est admise aux soins intensifs pour une hépatite aiguë ictérique sévère un mois après un séjour en République démocratique du Congo. Elle se plaint d’urines foncées depuis deux semaines avec prurit modéré et quelques pics fébriles dans les derniers jours motivant la prescription de paracétamol et d’amoxicilline-clavulanate.
Dans ses antécédents, on note une notion d’hépatite A dans l’enfance et une hépatite aiguë huit ans auparavant, attribuée à une hépatotoxicité de la trazodone.
La biologie d’admission est marquée par une augmentation majeure des transaminases (plus de 100 x la normale) avec chute du PT à 39 % (N >70 %), une hyperbilirubinémie majeure et une positivité des immunoglobulines M pour l’hépatite A (IgM HAV) ainsi qu’une positivité des anticorps VCA et EBNA pour l’Epstein-Barr virus (EBV VCA et EBNA Ig G positifs). La patiente ne présente pas de signe d’encéphalopathie et est autorisée à quitter rapidement les soins intensifs ; le bilan complémentaire étiologique réalisé en hospitalisation est négatif (notamment infectieux, auto-immun, métabolique). La prise de paracétamol motive l’administration intraveineuse de N-acétylcystéine. Parallèlement, une réduction significative des transaminases et une amélioration de la fonction hépatocellulaire permet la sortie de l’hôpital.
La patiente doit être réadmise dix jours plus tard pour une nouvelle aggravation de l’hépatite (majoration des transaminases, de la bilirubinémie et une chute du PTT). Devant la suspicion d’une hépatite auto-im-mune malgré un bilan auto-immun complet négatif, un traitement d’épreuve par corticoïdes entraine une normalisation complète des tests et de la fonc-tion hépatiques. Une biopsie hépatique confirme le diagnostic d’hépatite auto-immune « séronégative » qui dans le contexte de sérologies virales positives est discuté dans cet article.
EN
Acute liver injury from unknown origin in a fifty-year-old woman
A 57-year-old female patient is admitted to intensive care with severe acute liver injury one month after a trip to the Democratic Republic of Congo. She had been complaining of dark urine for two weeks, with moderate pruritus and febrile spikes in the last few days, prompting the prescription of paracetamol and amoxicillin-clavulanate.
Her history included hepatitis A in childhood and acute hepatitis eight years previously, attributed to trazodone.
The admission biology is marked by a major increase in transaminases (over 100 x normal) with a drop in PT to 39% (N >70), major hyperbilirubinemia and positivity for hepatitis A immunoglobulins M (HAV IgM) and for Epstein-Barr virus VCA and EBNA immunoglobulins G (positive EBV VCA and EBNA Ig G). There was no enceph-alopathy, and the patient was rapidly discharged from intensive care; the additional liver work-up performed during hospitalization was negative (namely infec-tious, autoimmune, metabolic). Paracetamol intake prompted intravenous N-acetylcysteine administration, associated with an improvement in transaminases and PTT, authorizing discharge.
The patient was readmitted 10 days later for further worsening of the liver injury (increase of transaminases and bilirubinemia and fall in PTT). Given the suspicion of autoimmune hepatitis despite a negative complete autoimmune work-up, a treatment with corticoids was prescribed, resulting in complete normalization of liver test. A liver biopsy confirmed the diagnosis of « seronegative » autoimmune hepatitis, which in the context of positive viral serologies is discussed in this article.