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La psychopathie féminine : une revue de la littérature
Les recherches relatives à la psychopathie se sont traditionnellement centrées sur l’homme. Aujourd’hui, de nombreuses preuves attestent l’existence de ce trouble chez la femme. Néanmoins, la possibilité de transposer le concept tel quel à cette dernière fait débat, car il fut initialement développé à l’égard de populations masculines. Bien que les recherches actuelles n’aient pas mis en évidence des différences de genre majeures dans la structure même du trouble, des écarts sont relevés dans les mesures de prévalence et de niveau moyen de psychopathie selon les échelles diagnostiques utilisées en routine. Les taux de prévalence sont généralement plus faibles chez la femme, l’homme semble présenter des niveaux moyens plus élevés de psychopathie. L’homme et la femme partagent la plupart des traits interpersonnels et affectifs ainsi que des comportements psychopathiques, mais semblent utiliser des tactiques différentes pour arriver à leurs fins. De ces différences et de la croissance actuelle de la criminalité féminine résulte le besoin, dans un premier temps, de comprendre davantage la construction du trouble chez la femme, de valider les résultats déjà obtenus en les répliquant avec de plus grands échantillons et de développer des instruments d’évaluation objectifs et adaptés afin de prévoir de manière fiable les récidives, les structures institutionnelles nécessaires ainsi que la réponse au traitement. Dans un second temps, il serait intéressant de pouvoir mettre en évidence les facteurs précoces qui peuvent affecter, prévoir ou modérer l’expression du trouble, dans un but évident de prévention. Rev Med Brux 2011 ; 32 : 158-68
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The female psychopath : a review
Psychopathy related research has traditionally focused on males. Today, numerous evidences testify to the existence of the disorder in women. Nevertheless the possibility to transpose this concept unchanged to women is debated, as it was initially developed in male populations. Current researches didn’t notice major gender differences in the structure of the disorder. Nevertheless, one note differences in the prevalence measurement and in the mean score of psychopathy according to usual diagnostic scales. The prevalence rates are generally lower among women, and men seem to have higher mean scores on psychopathy measures. Furthermore, man and woman share most of interpersonal and affective traits as well as psychopathic behaviours, but they may rely on different tactics to achieve the same goals. Considering these differences, the increase of the female criminality speaks to the need for understanding more the construct of the disorder in women, for validating results already obtained with larger samples and for developing objective and adapted evaluating instruments to predict reliably reoffends, institutional structures and treatment response. Secondly it would be interesting to enlighten early factors that may affect, predict or moderate the expression of the disorder, in a preventive goal. Rev Med Brux 2011 ; 32 : 158-68