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Le retentissement psychologique des pathologies chroniques du cheveu
L’auteur présente les conséquences psychologiques des différentes pathologies du cheveu à la lumière de la littérature récente. D’une façon générale, ces conséquences seront influencées par les stratégies d’adaptation développées et par les traits de personnalité préexistants. Toutes pathologies confondues, la souffrance engendrée par la chute de cheveux est similaire à celle du psoriasis sévère. Elle atteint essentiellement l’estime de soi. L’importance de cet impact semble soustendu par un manque de sécurité dans l’attachement lors de la prime enfance. Les stratégies d’adaptation en seront modifiées et rigidifiées. Deux syndromes psychiatriques sont d’abord mentionnés : le syndrome dysmorphique (défaut imaginaire de l’apparence) et la trichotillomanie. L’alopécie androgénétique entraîne une souffrance importante chez la femme principalement. La chute de cheveux induite par la chimiothérapie altère la confiance en soi qui ne se récupère pas totalement avec la repousse. C’est l’effet secondaire vécu comme le plus traumatisant. Une stratégie de prise en charge cosméto-oncologique a été élaborée dans notre service pour répondre à cette souffrance. La pelade étendue est associée à une comorbidité psychiatrique importante : anxiété, dépression principalement. Elle semble liée à des événements traumatisants anciens et révèle donc plutôt un stress chronique. Ces patients sont caractérisés par une difficulté à exprimer leurs émotions (alexithymie) ce qui, en lecture systémique, est interprété comme un devoir inconscient de protéger la famille de tout conflit. Celui-ci stimule en effet une angoisse fantasmatique de rupture liée à des pertes et décès précoces dans les générations précédentes. Un travail psychothérapeutique familial permet de faire évoluer ces croyances inconscientes. Rev Med Brux 2004 ; 25 : A 286-8
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Psychological consequences of chronic hair diseases
The author is looking to the psychological consequences of chronic hair diseases through a review of the recent literature. In general those consequences are depending on the coping skills and on the personality traits. The effect of hair loss on the quality of life is similar to that of a severe psoriasis. The most important effect is a loss of self-confidence. This is enhanced by an insecure or ambivalent attachment pattern. The coping skills will therefore be different and less flexibles. Two psychiatric syndromes are first mentioned : the body dysmorphic syndrome (very slight or imaginary defect in appearance) and trichotillomania. Androgenetic alopecia leads to an important suffering in women mostly. Alopecia induced by cancer chemotherapy has been reported to cause changes in self-concept and body image. This does not return to the previous state after regrowth of hair for a majority of patients. A cosmeto-oncologic care strategy is developed in our department to improve the quality of life of the patients during this difficult coping period. Alopecia areata has an important psychiatric comorbidity : mostly anxiety and depression. Old stressful life events are frequently reported at the onset of the disease revealing a chronic stress. Those patients have difficulties to express their feelings (what is called alexithymia). With a systemic vision this is interpreted as an unconscious task of avoiding family conflicts. This conflicts are raising the anxiety of family splitting coming from early loss or death in the previous generations. A cautious family therapy helps to change those unconscious myths. Rev Med Brux 2004 ; 25 : A 286-8