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Le syndrome du bébé secoué
Le syndrome du bébé secoué (SBS) représente la quasi totalité des traumatismes crâniens non accidentels (TCNA). Les TCNA se réfèrent à une encéphalopathie traumatique infligée par un adulte à un enfant. Le SBS associe hématome sous-dural, hémorragies rétiniennes et absence de toute lésion traumatique externe. La mortalité et la morbidité du SBS sont élevées et le SBS est la principale cause de décès dans la clinique de la maltraitance. L’incidence est mal connue et très probablement sous-estimée. De nombreux facteurs de risque liés à l’agresseur, à la victime et au contexte de survenue ont pu être identifiés. Le diagnostic reste difficile à poser, principalement par l’absence d’une anamnèse fiable dans la majorité des cas. Il devrait être évoqué chez tout enfant en bas âge présentant une encéphalopathie aiguë mal expliquée. L’imagerie et l’examen du fond d’oeil (FO) sont les examens de choix pour confirmer ce diagnostic. L’IRM cérébrale a permis d’importantes avancées tant au niveau du diagnostic et du pronostic qu’au niveau de la compréhension des lésions. La physiopathogénie de ce syndrome a considérablement progressé ces dernières années laissant entrevoir des perspectives thérapeutiques intéressantes pour l’avenir. La prise en charge des bébés atteints de ce syndrome relève d’équipes hautement compétentes en neurochirurgie pédiatrique mais doit impérativement aller de pair avec la prise en charge rapide des familles par des équipes spécialisées dans la maltraitance. Devant la gravité du problème, de nombreuses campagnes de sensibilisation à l’intention des jeunes parents et du grand public ont vu le jour ces dernières années dans de nombreux pays dont le nôtre. Rev Med Brux 2009 ; 30 : 234-8
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Shaken baby syndrome
Nearly all non accidental head injuries of children are shaken baby syndromes. The non accidental head trauma refers to a traumatic encephalopathy inflicted by an adult to a child. The syndrome combines subdural haematoma, retinal haemorrhages and absence of any external lesion. The mortality and morbidity rates of the SBS are high and the SBS is the main cause of death in hospitals handling child abuse. The incidence is not well-known and most probably underestimated. Numerous risk factors linked to the aggressor, to the victim and to the factual context have been identified. The diagnosis remains difficult to make, mainly due to the absence of reliable anamnesis in a majority of cases. It should be envisaged for all infants presenting unexplained acute encephalopathy. Imagery and ophthalmologic examination are the first examinations that are required to make such diagnosis. A cerebral RMI allowed for important progress both on the level of the diagnosis and the prognosis as well as on the level of the understanding of lesions. The physiopathogeny of this syndrome has considerably progressed in recent years which raise promising prospects for therapy. The treatment of babies with SBS requires highly competent teams including paediatric neurosurgeons but also teams specialised in child abuse which can quickly take care of the families. In view of the seriousness of the problem, several communication campaigns directed to young parents and the public have been organized recently in several countries among which Belgium. Rev Med Brux 2009 ; 30 : 234-8