Le virage ambulatoire de la néphrologie ou « Implications de la première ligne de soins aux différents stades de la maladie rénale chronique »Retour
FR
Le virage ambulatoire de la néphrologie ou « Implications de la première ligne de soins aux différents stades de la maladie rénale chronique »
Vu sa prévalence élevée et son association à une
mortalité cardio-vasculaire accrue, la maladie rénale
chronique (MRC) concerne la 1ère ligne de soins. Le
dépistage précoce des personnes à risque, à savoir
les hypertendus, les diabétiques, les patients atteints
de maladie cardio-vasculaire, les patients avec antécédents
familiaux de MRC, peut être réalisé par le
médecin généraliste. Il comprend une estimation du
débit de filtration glomérulaire et la recherche d’albuminurie
(ratio albumine /créatinine urinaire).
Un suivi pluridisciplinaire de la MRC est recommandé
dès le stade 3b via l’instauration d’un trajet de soins.
Le traitement passe par le contrôle de l’hypertension
artérielle, du diabète, des lipides, les règles hygiéno-
diététiques (arrêt du tabac, activité physique,
apports protéiques et sodés). La rénoprotection
médicamenteuse est renforcée par les inhibiteurs du
co-transporteur sodium-glucose de type 2, en particulier
la dapaglifozine prescrite en complément aux
inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
ou aux sartans (moyennant le contrôle de la
kaliémie par chélateurs).
Au stade 4, la mise en place d’informations et de
formations aux modalités de suppléance rénale
permet de co-construire avec le patient, son médecin
généraliste et son néphrologue un plan individualisé
d’accompagnement dans le respect de son projet
de vie. Plusieurs techniques dialytiques adaptées
au domicile se développent et leur implémentation
dépend d’une étroite collaboration entre les équipes
spécialisées et la 1ère ligne de soins. Chez le patient
gériatrique, le choix du traitement (dialytique ou
conservateur) ne modifie pas la survie, soulignant
l’importance d’un suivi en collaboration et d’un partenariat
patient en santé.
EN
The nephrology ambulatory turn or « Involvement of the first line of care at different stages of chronic kidney disease »
Regarding its high prevalence and its association with
increased cardiovascular risk, chronic kidney disease
(CKD) concerns the first line of care. Early screening
of patients at risk, i.e. suffering from hypertension,
diabetes, cardiovascular disease, those with a family
history of CKD, may be performed by the general
practitioner. It includes an estimation of the glomerular
filtration rate and the detection of albuminuria
(urinary albumin-to-creatinine ratio).
A pluridisciplinary follow-up of CKD patients is recommended
as soon as stage 3b through the initiation of
a dedicated care pathway. The therapeutic strategy
focuses on the control of hypertension, diabetes,
blood lipids, lifestyle and dietary rules (smoking
cessation, physical activities, protein and salt intake).
Drug renoprotection of CKD is enhanced by the use
of sodium-glucose co-transporter type 2 inhibitors,
in particular dapagliflozin prescribed in addition to
angiotensin converting enzyme inhibitors or sartans
(including an adequate control of serum potassium
level with chelators).
At CKD stage 4, information and training sessions for
renal replacement therapies favor a co-construction
process with the patient, his/her general practitioner
and his/her nephrologist of a healthcare individualized
planning with respect to his/her life project. Several
adapted home dialysis techniques are currently in
development and their implementation depends on
an effective collaboration between specialized teams
and the first line of care. Concerning elderly patients,
the therapeutic option (dialytic or conservative treatment)
does not impact global survival, underlining the
importance of a collaborative follow-up and a healthcare
patient partnership.