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Risque de consommation excessive d’alcool associé aux plaintes de sommeil chez les individus déprimés majeurs
Introduction : Vu le peu de données actuellement disponibles dans la littérature, le but de cette étude était d’investiguer le risque de consommation excessive d’alcool associé aux plaintes de sommeil (hypersomnie vs insomnie) dans un large échantillon d’individus déprimés majeurs. Matériel et méthode : Les données de 674 individus déprimés majeurs recrutés rétrospectivement à partir de la base de données du laboratoire du sommeil de l’Hôpital Erasme ont été analysées. Seuls les individus avec une consommation excessive d’alcool répondants aux critères de l’Organisation mondiale de la Santé à l’admission ont été inclus dans le groupe alcool. Des analyses par régression logistique ont été réalisées pour déterminer le risque de consommation excessive d’alcool associé aux plaintes de sommeil (hypersomnie vs insomnie) chez les individus déprimés majeurs. Résultats : La prévalence de la consommation excessive d’alcool était de 11,6 % dans notre échantillon d’individus déprimés majeurs. Après ajustement pour les principaux facteurs confondants associés à la consommation excessive d’alcool, l’analyse multivariée par régression logistique a démontré que contrairement aux plaintes d’hypersomnie, les plaintes d’insomnie étaient un facteur de risque de la consommation excessive d’alcool chez les individus déprimés majeurs. Conclusion : Dans notre étude, nous avons mis en évidence que chez les individus déprimés majeurs, les plaintes d’insomnie étaient associées à un risque accru de consommation excessive d’alcool, ce qui semble justifier une recherche plus systématique de cette consommation problématique chez les individus déprimés majeurs avec plainte d’insomnie afin de permettre la mise en place de stratégies de prévention et thérapeutiques spécifiques.
EN
Risk of excessive alcohol consumption associated with sleep complaints in major depressed individuals
Background: Given the limited data currently available in the literature, the aim of this study was to investigate the risk of excessive alcohol consumption associated with sleep complaints (hypersomnia vs. insomnia) in a large sample of major depressed individuals. Material and method: Data from 674 major depressed individuals recruited retrospectively from the Erasme Hospital sleep laboratory database were analyzed. Only individuals with excessive alcohol consumption according to the diagnostic criteria of the World Health Organization were included in the “alcohol” group. Logistic regression analyzes were performed to determine the risk of excessive alcohol consumption associated with sleep complaints (hypersomnia vs. insomnia) in major depressed individuals. Results: The prevalence of excessive alcohol consumption was 11.6% in our sample of major depressed individuals. After adjusting for the main confounding factors associated with excessive alcohol consumption, multivariate logistic regression analysis demonstrated that unlike hypersomnia complaints, insomnia complaints were a risk factor for excessive alcohol consumption in major depressed individuals. Conclusions: In our study, we found that in major depressed individuals, insomnia complaints were associated with an increased risk of excessive alcohol consumption, which seems to justify more systematic research of this problematic consumption in major depressed individuals with insomnia complaints in order to allow the implementation of specific prevention and therapeutic strategies.